Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
CapOcap, Le blog de Xavier

Préparatifs, carnets de route d'un voyage de plus d'un an à travers l'Afrique du nord au sud.

CdR Congo-Brazza & Congo-Kin

Publié le 2 Juillet 2010 par Xavier in Carnet de Route Congo-Brazza & Congo-Khin

 

Le 02.07.2010

Copie-de-17-CONGO-CdR.jpg

Comment pourrais-je surnommer ces quatre jours de liaison Gabon-Congo.Brazza ? Le « Salaire de la peur » ou bien « L'aventure c'est l'aventure » ? Je vais dire un cocktail de ces deux classiques du cinéma français.

 

Auparavant, dix jours de tergiversations. Le sujet ? Comment franchir 100km, par Léconi (par là les camions, qui circulent intensément, laissent un monticule de sable, de plus de 60 cm, au milieu de la piste, formé par leurs roues) ou 300km, par Akiéni, de pistes hyper-sablonneuses à travers des plateaux désertiques, avec notre camionnette très ordinaire ? Contacts avec des transporteurs : pour eux deux solutions, soit on démonte la moitié de la cam' (pare-choc avant, plaque de protection moteur, radiateur etc...), on la soulève sur les deux roues arrières et on l'accroche à un « six roues » (bonjour les dégâts) ; soit on la monte dans une benne, toujours d'un « six roues », et nous franchissons cette barre en toute tranquillité, mais... le prix est démentiel -1 000 000 de Fcfa- et il n'existe pas de quai pour grimper dans la benne... Alors ? Heureusement Marcel, avec qui nous avons beaucoup sympathisé lors de notre précédent séjour à Franceville (Gabon) nous propose les services d'Arsène, chauffeur et mécano expérimenté, et de Van, son assistant, qui nous précèderont en 4x4 et nous remorqueront au besoin. Nous passerons par Akiéni !

 

2010-06-18-19-20-CONGO-du-Gabon-la-Piste-du-diable--52-.jpgAccueillis avec bienveillance par le commandant des services de l'immigration d'Akiéni, et ses hommes, nous peaufinons pendant 3 jours notre trajet et préparons le matériel. Ce matin, dès l'aube nous prenons la piste sablonneuse à la sortie nord du village. Cinq kilomètres plus loin, le premier ensablement. Il y en aura des dizaines. Parfois il faut 2 heures pour franchir 100 m.. Pas âme qui vive de la journée. Au crépuscule du premier jour, nous abordons un minuscule village. Des hommes, en civil, ont des kalachnikovs en main. Accueil un peu froid ! En fait, nous sommes à Okongo, au Congo-Brazza, et ce sont les douaniers.

Nous constatons que nous nous sommes égarés sur ces plateaux désertiques, beaucoup trop au sud de notre itinéraire. Il faut dire que sous ces latitudes le soleil tourne à l'envers ! En fait, à partir de l'Equateur sa course est toujours d'est en ouest mais il passe par le nord à midi, au lieu du sud dans notre hémisphère. Je n'y pense pas toujours, et voilà comment je perds la boussole !

Au matin suivant, ces mêmes douaniers veulent refouler nos accompagnateurs -pour des papiers non en règle- et nous fournir d'autres guides (Nota Bene : il n'y a aucun véhicule dans les parages). Il faudra plusieurs heures de discussions, un coup de fil de Joce (qui part à quelques km pour avoir une liaison) au colonel de gendarmerie (une connaissance d'une autre connaissance) pour débloquer la situation. Jusqu'à Ewo la piste est identique à la veille. Pelles, plaques, sangle de remorquage et tire-fort sont utilisés presqu'en continu. Même pour entrer dans la cour de l'unique hôtel du village, c'est la galère. Le sable est partout ! Au réveil, on remet les couverts : police, gendarmerie et immigration nous attendent. Et on recommence les discussions, nous subissons leurs tentatives de nous extorquer quelques billets.

La piste jusqu'à Boundji est bien meilleure !!! Nous dit-on. Mais l'espoir tombe vite. C'est la pire des journées. Ici, des montagnes de sable zèbrent les pistes. A proximité d'un village où nous mettons 1h30 pour faire 50m (Il doit y en avoir 500 à franchir) Arsène, avec son 4x4 part en reconnaissance. Une minuscule piste le contourne. Nous nous engageons. Soudain, cinquante villageois, peut-être davantage, nous bloquent le passage. Ils vocifèrent. Certains sont très agressifs. On ne comprend rien à ce qui se passe. Pour moi c'en est trop : les nerfs lâchent. Ces cris! Ces gesticulations ! Insupportable. La piste est sacrée... Mais les 30 000Fcfa donnés au chef du village la désacralisent et calment tout le monde !

En fin de matinée du 4° jour nous retrouvons enfin le goudron. Un peu cassé -le goudron et nous aussi-, mais nous apprécions. Exténués, physiquement et moralement, nous nous arrêtons tôt, dans l'après-midi à l'hôtel « La Boussole » de Ngo. Le gracieux accueil de la patronne nous requinque un peu. Je vooomis le sable !!! Ah, quand je pense aux essais, avant notre départ, sur la plage d'Arles ou sur les pistes forestières des Alpes, je rigole ! Merci à tous les Francevillais, plus particulièrement : Marcel, Arsène, Van, Gauthier, Alain -français et Dr de SDV Bolloré-, Mustapha, Yannick, Georgette, qui nous ont apporté aide et bienveillance.

 

2010-06-24-CONGO-Brazzaville---vers-Kinshasa--8-.jpgNous sommes vite à Brazzaville. Deux ou trois jours pour préparer notre passage, en « bateau », du fleuve Congo nous permettent -sur le parvis de la cathédrale du Sacré-Coeur, à la Maison d'Accueil- de nettoyer la camionnette, de réparer pour la 4° fois la porte latérale qui ne ferme plus, de vérifier les boulons et de reprendre des forces.

Fête du cinquantenaire de l'indépendance oblige ! Nous quittons Brazza un jour plus tôt, sinon il faudra attendre... plusieurs jours. L'accès au bateau est rocambolesque. Imaginez une pente à 40% parsemée de grosses pierres, au bas le ponton du bateau forme un angle droit. Je vois que je ne passerai pas. J'essaie d'hurler, dans le brouhaha de l'embarquement des centaines de passagers surchargés de ballots, mon incapacité à franchir ce « ravin ». Les policiers s'énervent. Les coups pleuvent à droite à gauche (çà doit les défouler). Je bloque tout, il faut que j'avance ! Et ce qui doit arriver, arrive. Au pied de la barge la plaque de protection du moteur passe sous le ponton. A l'arrière, des pierres d'un joli calibre empêche tout recul. Malgré de multiples tentatives et l'aide de dizaines d'hommes, volontaires ou forcés à coup de bâton par la police, rien n'y fait. A force de patiner le pneu gauche prend feu. Heureusement l'eau du fleuve est proche. Joce, que l'on a obligé à monter sur le bateau à pied, n'entend que les cris et ne voit que la fumée du caoutchouc brulant. Nous nous retrouvons une heure et demie plus tard lorsque le pilote se décide enfin à avancer cette p.... de barge de quelques centimètres.

L'arrivée à Kinshasa (Kin, pour les intimes), capitale de la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) est beaucoup, beaucoup plus douce. Les formalités, désinfection du camion comprise (on ne plaisante pas avec la propreté !!!), durent 1h30. Très correct ! Nous sortons rapidement de cette immense mégalopole. Une centaine de kilomètres plus loin nous faisons halte au diocèse de Kintanu. Il est quand même 17h ! Depuis six heures ce matin la journée ne fut pas de tout repos.

Aujourd'hui, nous sommes à l'extrème-Est de la RdCongo, à Matadi. Notre demande de visa angolais est déposée (30$ la semaine dernière, le prix est aujourd'hui à 100$). Toujours pour cause des fêtes de l'indépendance les frontières sont fermées. Nous allons patienter au moins 5 ou 6 jours avant de pouvoir entrer en Angola, et faire 2300km de pistes ou routes plus ou moins bonnes, dans les cinq jours que nous autorise le visa de ce pays. Puis nous entrerons en Afrique australe, en Namibie, puis... puis...

Mais ceci est une autre histoire.

 

Point météo : en quittant le Cameroun nous y avons laissé les pluies. Les saisons étant inversées, dans l'hémisphère sud, nous bénéficions de la saison sèche. Les nuits sont agréables : 22 à 25° et 34 à 37,2° à l'ombre dans la journée. Ensoleillement quasi permanent. Hygrométrie : 40 à 50%.

 

Toutes les PHOTOS des 2 CONGO sont ICI

Commenter cet article
A
<br /> <br /> Bonjour les routards,<br /> <br /> <br /> Heureux que vous soyez passé sain et sauf ! C'est un exploit, je l'avoue, et je prendrai soin de le faire savoir à tout ceux qui y croyaient pas à Franceville (moi le premier :-) !<br /> <br /> <br /> Bonne route et à bientôt peut être<br /> <br /> <br /> Alain (de Libreville)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
X
<br /> <br /> Merci pour ce com qui nous fait chaud au coeur, en tout cas nous gardons un excellent souvenir de toutes nos rencontres de Libreville. Chacune nous a donné le tonus nécessaire pour ce "petit<br /> exploit".<br /> <br /> <br /> Bye, à + sur CapOcap.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> Et bien mes chers parents, ce fut des jours de galères dont vous vous rappelerez!<br /> <br /> <br /> Prenez bien soin de vous, reposez vous encore un peu.<br /> <br /> <br /> Je vous embrasse de tout mon coeur!<br /> <br /> <br /> Gaëtan<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre