Carnet de Route Angola + bilan 9 mois

De Namibie, le 10 juillet 2010

Contrat rempli : 5 jours et 3 heures pour traverser l'Angola. Notre visa est de 5 jours, et la police de l'immigration ne relève pas ce petit dépassement à la sortie du pays.

Deux mille kilomètres de routes excellentes ou totalement détériorées, dont 500 kms de pistes difficiles depuis la frontière de Luvo jusqu'à 80 km avant Luanda, la capitale.

Nous ne connaîtrons pas plus que cela ce pays. Nous l'avons vu derrière notre pare-brise. J'exagère ! Nous nous sommes autorisé un arrêt au « mirador de la Luna » où la côte atlantique est de toute beauté, un relief très particulier sur 1 ou 2 km (cf. les photos).

Le seul contact humain (que nous classerons en cas particulier et exceptionnel) fut un désastre ! Nous roulons tranquillement à l'entrée de la ville d'Ondjiva (à 50km de la sortie du pays) lorsqu'un taxi-bus nous fait une queue de poisson nous obligeant à stopper. Le chauffeur nous crie (en portugais, qui est la langue du pays) et en gesticulant nous fait comprendre que nous l'aurions heurté. Ne nous sentant pas concernés nous poursuivons notre route. Mais il nous poursuit. Aux premiers policiers que nous apercevons nous les klaxonnons et nous mettons sous leur protection. Et... tout le monde au poste de police. Nous en sortons deux heures plus tard après de très gros mots sur le comportement, et du taximan et de la police. Il a fallut leur jouer la (fausse) communication téléphonique à notre ambassade qui appelle, soit-disant, leur ministère de l'intérieur pour calmer ce petit monde et surtout qu'ils nous laissent aller tranquillement.

Autres rencontres impressionnantes ? Les chinois ! En Angola, ils sont partout ! Dans toutes les villes ils ont leur quartier flambant neuf. Commerces, travaux publics sont tenus par les chinois. Sur leur chantier des camions, des bulls ou autres engins par centaine. Voitures, bus, et autres véhicules : JAC (marque de voiture chinoise). Entre nous, nous les aimons bien ! Sans eux pas de goudron, nous serions encore sur ces pistes infectes...

Heureusement Laura et Aitor, deux jeunes bikers espagnols que nous croisons, nous apportent plein de bonheur. Sur les routes du Monde pour 2 ans et demi, ils sont partis du Népal, ont traversé l'Inde et l'Asie, sont arrivés sur le continent africain à Djibouti et actuellement font le trajet inverse au nôtre pour rentrer en Espagne. Belle rencontre ! Bonne route à vous deux, et merci de la joie partagée !

Comme nous roulons, chaque jour, depuis l'aube jusqu'au crépuscule (parfois très avancé) nous bivouaquons ici et là, où la nuit nous arrête, sans problème. Les angolais semblent être discrets mais très souriant dès qu'on leur fait un petit signe d'amitié. Donc une seule adresse de bivouac pour l'Angola : la brousse ! Et... la place du village de Kahama.

Du nord au sud du pays le paysage change, l'environnement et le climat aussi. Le nord est très pauvre, il semble que rien n'a changé depuis que le pays a retrouvé la paix, après de longues années de guérillas et de guerre civile. Nous y avons parcourus 485 km avant de trouver une station-service approvisionnée. Le Centre est beaucoup plus moderne, les villes et villages côtiers accueillants, l'agriculture et l'élevage existent. On vit ! L'architecture des cases est de toute beauté -cf. les photos-. Quant au climat, en avançant plein sud, nous nous engouffrons en plein hiver austral. Eh oui ! Ici c'est l'hiver matin et soirée frais, nuit très fraîche et journée très ensoleillée? Aucun nuage pendant 4 mois, paraît-il. La température varie de 12 à 25° vers midi. Plus au sud il semble que nous puissions avoir des gelées nocturnes. Alors, doudoune et pulls sont extraits de la malle.

Les contrôles de police ? Dès qu'ils voient que nous sommes des touristes blancs, un grand sourire et « bum viaje » !

Puis enfin la Namibie ! L'entrée se fait dans les meilleures conditions, encore mieux que le Maroc, « welcome » rythme chaque bureau de la frontière. « Combien de jours voulez-vous rester chez nous ? Soixante, ok ! ». Et le tampon rougi nos passeport. Nous payons une petite redevance de 200 $ namibiens pour l'entretien des routes et qui, semble-t-il, remplace l'assurance du véhicule. Au fait depuis que nous avons quitté le Congo-Brazza nous n'avons plus d'assurance véhicule. Introuvable et personne ne nous la réclame. On verra !

Passés la frontière, nous nous demandons si nous sommes toujours sur le continent africain. Tout est propre, les galeries commerciales attendent les chalands, les gens aimables, souriant nous aident à trouver ce que nous recherchons... Nous entrons dans notre rêve, nous le vivons ! Nous avons du mal à réaliser où nous nous trouvons ! Nous y sommes dans cette Afrique australe, cette Afrique vue dans les films comme « Out of Africa » et les innombrables documentaires télévisés ou les livres lus et relus. La Namibie, un des plus beau pays au monde, des paysages à vous couper le souffle ! Il y a ceux qui ont déjà visité ce pays et... les autres ! La Namibie, cette voisine de l'Afrique du sud ouvre ses portes sur l'immensité de hautes terres minérales et une faune à l'état vierge. Peu à peu, malgré le spectre vivace de l'apartheid, les populations hereros prennent conscience de leur nation qui a emprunté son nom au Namib, le plus vieux désert du monde, un fringant personnage de 80 millions d'années.

Deux peuples exceptionnels vivent ici : les Hereros -dont les Himbas, qui vivent littéralement comme avant l'âge du fer- et les boshimans ! Un désert côtier de 1500 km, avec des dunes de plus de 300 m ! Le Fish Canyon River, qui rivalise avec le grand canyon du Colorado. Diantre, nous allons le déguster ce pays !

Mais ceci est une autre histoire...

Toutes les Photos Angola sont ICI

Bilan Afrique de l'Ouest et Afrique centrale :

278 jours. 31 290 km parcourus avec 3729 l de gasoil pour 2603 €.

63 campings,

177 bivouacs dans les cours d'hôtel, de Mission ou autres,

36 bivouacs en brousse.

Véhicule : une crevaison (bête ! Sur un parking goudronné...)

la porte latérale de plus en plus souvent défaillante

Santé : une turista chacun

une salmonellose pour Joce (mais c'est loin !)

un peu de fatigue ces dernières semaines(demain est un nouveau jour !).