En fin du texte de chacun des 25 Carnets de Route un lien pour voir les photos du pays.

France, le 3 décembre 2010

Avant de parcourir les Carnets de Route, "l'épilogue" ci-après est intéressant à lire en priorité pour avoir une vue de l'ensemble de cette belle aventure

Epilogue

L'avion se pose docilement sur la piste. Une douzaine d'heures suffisent pour parcourir le même chemin qu'en 400 jours de route. Décidément je n'aime pas ces retours brutaux, comme les départs d'ailleurs. Hier soir nous étions en tee-shirt, ce matin la neige nous accueille. Nos enfants, quelques amis et une partie de la famille nous attendent de pied ferme. Heureuse surprise, car non prévue !!! Cet accueil-là nous réchauffe le cœur à défaut de nous réchauffer le corps. Champagne !!!

La boucle est bouclée. Les Afriques sont déjà loin. Seules quelques photos, dans la poche, me permettront d'y retourner au gré de mes envies.

Finir un voyage c'est s'autoriser à mourir. Le rêve n'est plus. La réalité s'impose, parfois différente. L'autorisation vers la « terra incognita », vers laquelle nous nous dirigeons depuis l'enfance, peut être délivrée. D'ici à utiliser ce visa, délivré gratuitement à chacun , d'autres rêves se manifesteront à mon esprit et peut-être aurais-je le temps, le courage, la volonté de me lancer sur une autre étape préliminaire.

Certains déjà me demande ce que j'ai compris de ce voyage. Claudel leur répond brillamment à ma place : « il ne faut pas comprendre, il faut perdre connaissance ». Partir, disparaître, se perdre et se retrouver sont les affres du voyage. Les pays et les gens que j'ai effleurés sont une bonne université culturelle.

Ce tour des Afriques a été exceptionnel, faisant parti des plus beaux moments de ma vie, riche en rencontres, en émotions, en découvertes... Le rêve s'est bien déroulé, tout juste quelques petits soucis avec la police et les pistes de certains pays !

Et si c'était à refaire ? Je recommencerais, mais différemment. Je pratiquerais davantage l'immobilité, sur des lieux bien précis...

L'Afrique, aujourd'hui je m'autorise à dire : les Afriques dont j'ai rêvées pendant des années, durant lesquelles j'ai lu des dizaines d'ouvrages, vu tout autant de reportages et documentaires, et suivi toute l'actualité : coups d'Etat, catastrophes, famines..., je souhaitais tant faire ce voyage pour mettre des images sur chaque pays et ses habitants. Tout est bien !

J'ai eu beaucoup de chance peut-être, mais je ne pense pas que ce soit insurmontable pour la plupart d'entre nous. Certes ce fut parfois difficile, mais tout le monde peut le faire avec un peu de courage et beaucoup de volonté.

Et beaucoup d'argent, pensent certains ? Non, seulement le prix de nos modestes pensions de retraités ordinaires pendant 400 jours. Ce que j'en rapporte n'a pas de prix fixé par avance. Ce sera à découvrir dans...

Et la peur ? Oui bien sûr j'ai eu peur, même souvent. Mais la peur c'est l'adrénaline qui aide à surmonter les difficultés. J'ai même eu peur des Noirs ! C'est fou car eux aussi ont peur des Blancs. Avais-je le choix ? Ils sont tous noirs dans ces Afriques !

Et le plus beau pays ? Tous, du nord au sud et d'est en ouest. Comme tout lieu de notre planète bleue, selon les affinités de chacun, on peut juste préférer le désert du Namib à la forêt équatoriale camerounaise parce que... Parce que, les yeux, l'oreille, le nez procurent des sensations plus intenses ici ou là.

Et les gens ? Un trésor de cultures riches, fortes et diverses. L'étranger, que je suis chez eux, est toujours accueilli avec respect et amitié. Une médaille d'excellence aux Peuls pour leur hospitalité gratuite, à notre égard. Un carton rouge à M. le Président de la République du Sénégal, qui affiche haut et de partout les milliards donnés par l'Europe et qui laisse vivre ses sujets dans une poubelle à ciel ouvert. Sors de ton palais des mille et une nuits, sans ta limousine et promènes-toi dans Dakar. C'est infecte, l'ami ! Les vautours qui y pullulent te ressemble.

Autre carton rouge, écarlate même, à Monsieur le Président du Cameroun aveugle aux pratiques d'un autre age sur son sol. Je n'oublierai pas, Monsieur le Président, l'image de ce jeune homme, coupable d'une tentative de vol, étripé puis brûlé vif sur la voie publique. Mort de la vindicte populaire absurde, stupide, rigolarde face à cette mort « traditionnelle » parce qu'en plus il me semble que ce soit pratique courante, bien que dénoncée régulièrement par Amnesty International. Ne riez pas trop derrière vos ors, Monsieur le Président, si un jour vous étiez pris la main dans le sac, la vindicte populaire pourrait....

Une fois encore merci à vous tous : famille, amis, copains, relations, rencontres(cf article « Tanzanie, pour le détail).

J'essaierai de répondre, au mieux, aux questions que vous pouvez vous poser, par le biais de ce blog, par mail ou personnellement lors dune prochaine rencontre. N'hésitez pas !

Bilan technique et sanitaire

De Nador, au Maroc, à Dar-es-Salaam, en Tanzanie nous avons :

parcouru 52 150 km, dont x milliers de pistes et 1 000 de pistes infernales.
consommé 6000 l. de gasoil, payés 4600 €
séjourné 423 jours sur le continent africain
passé 196 nuits en camping
186 nuits dans des cours d'hôtels, de missions, chez l'habitant...
40 nuits de bivouacs en brousse
supporté près de 3000 contrôles en tous genres, parfois violents, parfois très violents et parfois drôles ou très gentils...
payé une amende pour un petit excès de vitesse au Ghana, 40 €
abandonné 2 cigarettes comme seul bakchich pour des centaines de demandes.

Le véhicule s'en sort très bien :

4 nouveaux pneus neufs achetés, 2 étaient totalement « grillés » par le sable
1 pare-brise, à Dakar, remboursé très rapidement par notre assurance française ALLIANZ, du cabinet MARIE à La Mure, les seuls à ma connaissance qui font une assurance « Monde ».
une petite fuite gasoil sur le 4° injecteur
1 rétroviseur arraché et bien réparé localement, une petite bosse sur portière
plusieurs problèmes sur la fermeture de la porte latérale...

Que des soucis mineurs !

Côté santé, c'est plutôt tranquille :

une « turista » chacun, au Maroc
une salmonellose pour Joce au Burkina
quelques milliers de piqûres d'insectes...
nombreuses plaies superficielles qui se sont gravement infectées les 3 premiers mois, puis des guérisons rapides après le début de notre traitement anti-paludéen (Doxycycline, un petit antibiotique sans effet secondaire)

Quant à notre fidèle et adorable compagne Chipie :

des vers de Cayor sous-cutanés, au Sénégal, l'ont fait souffrir. Traitée par une petite injection trimestrielle, idem que pour les bovins, tout est rentré dans l'ordre.
Trois incidents dont elle s'en est sortie miraculeusement :
- une traversée, à ma recherche, d'une voie à très grande circulation (genre périph') à Cotonou...
- prise dans un courant de grosse rivière (à Kribi), elle s'en est extraite seule et in-extrémis avant la chute fatale...
- l'attaque d'un dogue allemand, ne l'aura traumatisée qu'une huitaine de jours...

Côté météo : le thermomètre a oscillé entre 25° et 42°, sauf en Namibie et en Afrique du Sud où il est descendu quelques jours à 3°. Un orage terrible à Chinguetti, une douzaine de jours pluvieux par intermittence au Cameroun et 3 journées de pluie fine en Tanzanie.

Nous ne pouvions imaginer un meilleur comportement de nos organismes plus tout jeunes, et de notre véhicule qui, il faut le dire, n'est pas prévu pour ce genre de périple... Ce n'est pas un 4x4, à ce sujet si vous connaissez des baroudeurs qui ont fait le Cap de Bonne Espérance par la côte ouest, comme nous sans 4x4, merci de nous mettre en relation car, à ce jour, je n'en ai pas la connaissance....