Ce matin, c'est le froid qui nous réveille. Huit petits degrés, seulement. Nous sommes en brousse du côté de Boromo. Nous apprendrons plus tard que sur ce plateau les températures sont les plus froides du pays. Ce sera donc une exception. Quant aux éléphants qui errent dans le secteur, parait-il, pas de trace.

Nous arrivons en milieu d'après-midi au campement « Tilipia », 6 km à l'ouest de Banfora. Ici, il faut tirer l'eau du puits et fée électricité n'est pas encore arrivée. Jacky et Ismaël, les deux tenanciers du lieu nous accueillent chaleureusement. Nous y passerons quelques jours à rayonner sur les sites environnant. D'immenses champs de cannes à sucre cernent de toute part le lieu. L'eau y coule à pleine barre d'arrosage. 24H/24. Les femmes des villages, elles, la transportent sur leur tête et sur des kilomètres.

Manguiers, bananiers, papayers, cotonniers font, ici, un paysage verdoyant moucheté de blanc. Les paysages du sahel sont loin. Nous prenons un grand bol de fraîcheur en nous promenant de cascade en cascade à Karfiguéla. L'eau y coule de toutes parts. Claire. Sonnante. De roche en roche elle invite à la baignade. Seule Chipie en profite.

Du fluide nous passons au minéral. Nous entrons en « église » ? Les pics de Sindou forment en effet un orgue basaltique en plein air. Le soleil est, lui, de plomb. Nous ne regrettons pas de nous être levés tôt. Cet après-midi les 40° seront certainement atteints.

Jacky, notre hôte du campement nous accompagne joyeusement sur tous les sites. Heureux dans son monde « rasta ». Je lui ai quand même précisé que « rasta » n'était pas un métier. Il plane au-dessus de ce Monde injuste. A-t-il tort ou raison ?

La barquasse nous emmène d'anse en anse, sur ce lac. « Là, là ! Droit devant ! » Ils sont énormes. Même si nous ne voyons que leur dos émergés de l'eau, la masse est impressionnante. Ce sont nos premiers hippopotames d'Afrique. Dans leur milieu naturel c'est quand même mieux qu'au zoo.

Après ces épisodes champêtres nous nous dirigeons, sans autre arrêt, vers le Ghana. Mais ceci est une autre histoire...

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