De Lomé, Togo, le 03 février 2010

Copie de 09 ghana CdR

La piste nous mène au cœur d'une exploitation. Dans un très mauvais anglais nous nous adressons au premier homme que nous rencontrons. Il pousse gentiment Joce de son siège et prend sa place. Nous longeons de longs poulaillers qui résonnent de milliers de caquètements. Cinq minutes plus tard nous débouchons sur une place verdoyante dominant les vallons alentours. L'homme s'inquiète si cet endroit peut nous convenir. « Oh ! Very nice ! » Quel bonne soirée et belle nuit allons-nous passées. Il fait beaucoup moins chaud qu'hier. Le thermomètre s'était de nouveau envolé vers les 42°. Ici, sur les plateaux, aux environs de Kumasi, au centre du Ghana, il fait plus frais et plus humide. L'hygromètre est à 100%. Les vallons regorgent de bananiers, manguiers, papayers, orangers. L'herbe est abondante. Chipie se roule dessus. Même dedans. Plonge son museau dans cette verte fraîcheur. On est bien. Depuis plus de 3 mois en Afrique, c'est une première. De minuscules chèvres gambadent autour de notre bivouac.

Adieu sable, cailloux et poussière. Depuis que nous avons passé la frontière à PÔ, côté burkinabé, le paysage change. Très vite. Surtout après avoir franchi la Volta Noire. La Rouge et la Blanche l'ayant précédée. Les arbustes prennent d'abord quelques feuilles. Puis ce sont d'énormes touffes vertes. Jusqu'à former un mur végétal de chaque côté de la route filant, plein sud, vers l'océan. Pas de doute, nous sommes bien sous les tropiques, nous nous rapprochons de l'équateur et c'est « the green day !» pour nous. Nous longeons d'immenses forêts de tecks, de bananiers, des villages aux toits de tôle rouillée. Les stations-services ultra-modernes poussent au même rythme que la forêt, les unes à côtés des autres, tout au long de la nouvelle ligne électrique qui, elle-même suit la toute nouvelle route qui traverse le pays du nord au sud. Dans chacune d'elle une dizaine d'employés prêts à vous servir. « No diesel, today ! » D'accord on va plus loin. La cinquième ou sixième nous contentera... le prix aussi : 0,60€ le litre.

Sur la route de nombreux postes de péages. Treize centimes de cédis, soit 0,06€, çà va aller ! Le Coca ou la bière est à 0,60 cédis, nous ne mourrons pas de soif.

« Welcome to Ghana ». C'est écrit à la frontière. Les formalités douanières se sont plutôt bien passées. Il a bien fallu négocier dur le prix du transitaire pour dédouaner le véhicule. Pas de visite intempestive de l'habitacle. Rien. Aucune demande. Et sur la route, si les policiers nous arrêtent, c'est juste pour savoir où nous allons. « Ah ! Cape-Coast ! Go, go. »

Et puis ici nous sommes tranquilles. Dieu est partout. Si ce n'est lui c'est son fils. Ils sont à toutes les sauces : catholique, évangélique, adventiste, méthodiste, pentecôtiste, apostolique, baptiste, protestante, œcuménique, universelle. Et j'en oublie ! Dieu est même dans le pain. Si, si photo à l'appui. Et 2 cédis au lieu d'un... Les églises ? Comme les stations-service. Sauf qu'elles ont été construites depuis plus longtemps.

La pointe de terre se rétrécie. S'enfonce doucement dans le golfe de Guinée. Nous arrivons à Cape-Coast. Au bord de l'Atlantique. Si la ville est un labyrinthe peu agréable la côte environnante relève de la carte postale. Plage de sable fin, cocotiers, une brise chaude.

Comme le dit Joce « c'est quand même le pied ! ». En éventail et sous les cocotiers, il y a pire. Nous passons quelques jours de farniente, on est aussi là pour çà, à Elmina. Elmina, la mine d'or en portugais. C'est dans cette ville qu'en 1482 les portugais construisirent le château St Georges, le plus ancien de la côte. Conçu à l'origine pour stocker l'or et l'ivoire, il servit ensuite au commerce des esclaves. Ici étaient parquer un millier d'esclaves en partance pour le nouveau monde. Elmina c'est aussi une petite ville historique. Il fait bon se promener dans les petites ruelles et dans son grand port de pêche aux barques colorées parmi le brouhaha incessant des centaines de commerçantes. Moins agréable l'odeur. Les égouts de la ville sont à ciel ouvert. Ils se jettent dans le port. Les enfants récupèrent l'eau du port pour laver le poisson... No comment ! Nous n'avons acheté ni poisson, ni crustacé !

Le barrage sur le fleuve Volta, à Akosombo, est presque à l'identique que celui de Serre-Ponçon : en terre. Derrière lui le plus grand lac artificiel du Monde : 400km de long, 4800km de rivage. Il fut achevé en 1965 et submergea, alors, 740 villages et entraina le déplacement de 80 000 personnes. Mais il a permis le développement de la pêche (qui semble régresser fortement), des transports maritimes intérieurs, et surtout le développement d'une industrie métallurgique (aluminium) grâce à l'électricité fournie. Une partie est même revendue au Togo et au Bénin.

Nous passons quelques jours au bord du fleuve, au camping (oui ! un vrai camping) d'Aylos Bay à Akosombo.

Nous écourtons notre séjour au Ghana. Les nouvelles des différents voyageurs pour l'Afrique du Sud nous préviennent de difficultés pour obtenir les visas sur le Nigéria, Cameroun... disons l'Afrique Centrale en général. Nous rejoignons Lomé, au Togo, mais aussi nos compagnons de route Michel et Bernadette et bien d'autres globe-trotters -c'est fou ce que nous sommes nombreux à nous retrouver tout au long de ce périple-. Rendez-vous est pris « Chez Alice », campement de Lomé, route du Bénin km15 après la frontière.

Mais ceci est une autre histoire...

Toutes les photos Ghana sont ICI

carnet de route au ghana