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CapOcap, Le blog de Xavier

Préparatifs, carnets de route d'un voyage de plus d'un an à travers l'Afrique du nord au sud.

Carnet de Route BURKINA-FASO -1-

Publié le 16 Janvier 2010 par Xavier in Carnet de Route Burkina 1

De Bobo-Dioulasso, le 16.01.2010

 

Avant de commencer ce nouveau carnet, une précision technique lorsque vous êtes sur un mot d'une autre couleur et souligné, il vous suffit de cliquer dessus pour vous reporter sur une page plus explicative sur le sujet. Souvent Wikipédia ! Et pour tous détails n'oubliez pas nos « fiches pays traversés ».

Copie-de-BURKINA-1-jpg-CdR.jpg

 

Nous entrons au Burkina par la petite porte, au nord-ouest du pays. Cornélia et Denys, jeunes lituaniens globe-trotters à pieds, sont avec nous depuis le Mali. Les formalités se font rapidement, dans la bonne humeur. Comme le soleil se couche tôt, quelques kilomètres après la frontière nous dressons notre bivouac en brousse. Nos lituaniens choisissent un baobab de belle dimension comme abri. A quelques pas de là nous nous préparons pour la nuit. Comme toujours, après avoir roulé sur les pistes de latérite, nous commençons par un petit nettoyage du véhicule. Mise en place de la moustiquaire sur notre lit. Dépoussiérage des occupants. Une bassine avec 4 ou 5 litres d'eau, un gant de toilette et une savonnette suffisent pour se sentir tout propre. Le visage. Le torse et les bras. Les pieds et les jambes enfin. L'eau devient rougeâtre. Nous, nous sommes à nouveau rosés.

 

2009-12-29-G-Bivouac-avec-lithuaniens--3-.jpgLa nuit est là. Il est 18h30. La soirée s'annonce bien puisque nos passagers parlent parfaitement anglais, nous un petit peu. Les 3 ou 4 heures avant le coucher seront remplies bien sympathiquement. Ce matin le soleil se lève vers 6h45, comme chaque jour sous les tropiques, mais ici sur le baobab. Superbe. Des bergers nomades, voisins d'une nuit, sont arrivés pendant notre sommeil. Ils viennent nous saluer. Des gestes de sympathie réciproque sont échangés. La journée s'annonce sous les meilleurs auspices.

 

Ouahigouya, capitale de la province du Yatenga, nous surprend. Tout est propre. Les rues sont débarrassées des sacs plastiques noirs, emblèmes moderne de l'Afrique. Les étals sont aguichants. Les burkinabés souriants et réservés. Il y a un gros effort dans la présentation. Les murets sont peints. Les « maquis » - petits bar-restau en bord de route - sont ombragés. Bien délimités. Nous sommes pourtant dans le 2° pays, au classement mondial, le plus pauvre de la planète. Le Burkina-Faso, qui signifie « pays des hommes intègres », semble vouloir refusé ce classement. Pas de plainte ici. Même si les récoltes ne sont pas très bonnes, ou même inexistantes comme en 2007, personne ne vous dit que son grenier est vide. Demain, ce père n'aura peut-être rien à offrir à ses enfants. Qu'importe. Le voyageur ne le saura pas. Cet autre burkinabé qui, après avoir discuté 5 ou 6 heures, nous quitte en fin d'après-midi : « Dis-moi, M..., as-tu mangé aujourd'hui ? ». Un non inaudible arrive. Bien sûr il part avec quelques provisions et un large sourire.

« Pouvons-nous installer notre camionnette dans le parc de votre hôtel ? ». Nous sommes dans la proche périphérie de Ouagadougou, la capitale, en ce jour de St Sylvestre. Le réceptionniste de l'hôtel « OK-INN », à qui nous posons cette question, nous dit qu'il n'y a pas de problème. « Pourrons-nous utiliser des sanitaires ? » « Les sanitaires, les toilettes et la piscine de l'hôtel sont à votre disposition ». « Et combien cela coûte ? ». « Rien du tout, c'est l'accueil burkinabé ! ». Rien à rajouter si ce n'est leur adresse : route de PÔ, 500 m; après la patte d'oie, à gauche face à la station Schell.

Nous sommes le week-end du Jour de l'an, et lundi 4 janvier est férié ici, l'anniversaire du soulèvement populaire. Pas d'administration ou d'ambassade avant mardi. Nous décidons de partir ces quelques jours dans la « verte ». Au bord de la route un panneau. « Ferme Le Cabri, fromages de chèvres ». Je me frotte les yeux. Pour vérifier que ce n'est pas une hallucination, la piste indiquée est vite empruntée. De magnifiques bâtiments blancs au milieu d'une cour impeccable. Nous dégustons à l'ombre des manguiers de succulents fromages frais. Goûteux au possible. Il manque un petit vin de chez nous. Tant pis. Pour cette première depuis notre départ de France c'est royal !

2010-01-02-Lac-de-DEM--5-.jpgNous installons notre bivouac au bord du lac Dem, 100 km au nord de Ouaga, et proche du village du même nom. Le paysage ? Une carte postale. Nous y passons trois jours.

Parfois, certains de nos lecteurs se demandent si le temps n'est pas trop long. Trop court voulez-vous dire ! « Ô temps suspend ton vol, et vous heures propices suspendez votre cours ! ». Lamartine soit exaucé ! Promenade aux heures fraîches du matin. Les ados se bousculent pour nous accompagner. Nous devons intervenir et en choisir trois ou quatre.

Plus, serait illusoire de pouvoir échanger quoi que ce soit. « Regardes maman (ici les anciens comme nous -l'espérance de vie, ici, est de 47 ans- sont tous des papas ou des mamans) là, le beau fruit ». Et le voilà parti dans l'eau le ramasser. La fleur de lotus est magnifique, mais le fruit est décevant en bouche. Aujourd'hui, au « maquis » du lac nous mangeons crevettes et poissons frits accompagnés de riz. 300Fcfa à deux (à peine 0,50€). D'accord il faut faire trois « boutiques », pour constituer le menu, et aller se mettre à l'abri des regards au « maquis ». Au fait, « prendre le maquis », n'est-ce pas se cacher ? Et heureusement qu'ils existent, les maquis, car nous avons une boule sur l'estomac d'avoir la possibilité de manger à notre faim. Trois fois par jour. Autour de nous, nous savons qu'il y a trois personnes sur dix malnutries.

Ensuite, et seulement si quelque bavard du coin ne passe pas par là, une petite sieste s'impose. A l'ombre. Il fait si chaud. Puis vers 15h, quand le soleil décline, nous nous égarons volontairement ici ou là. On discute avec les pêcheurs, les maraîchers.

Horreur !!! Les M.....o, les B....r et autres industriels assassins viennent foutre leur graines de m.... ici. Bien sûr des graines aux OGM, qui ne se reproduiront donc pas l'an prochain et qu'il faudra racheter, accompagnées de leurs exécrables engrais chimiques tuant les poissons du lac voisin. En fait les maraîchers n'achètent ni les graines, ni les pesticides, ni les engrais. L'importateur européen les fournit en début de saison, puis au moment de la récolte il faut les déduire du prix de la production. Pas de chance pour le maraîcher ! L'an dernier les tomates et les haricots se sont vendus, en Europe, moins chers que prévu. Bénéfice au producteur : 0 Fcfa. Zéro euro. Vous imaginez bien, ceux qui me connaissent un peu, que mon adrénaline était au top. Nous avons passé des heures à chercher des solutions adaptées pour ici. Mais y en a-t-il ??? Je suis preneur et transmettrait aux intéressés. J'ai peur de trouver ces tueurs tout au long de mon périple africain.

 Nous voici à Bobo-Dioulasso, ex-capitale du Burkina. Donc, ici bobos et dioulas vivent en parfaite entente. Et où ? Dans leur « so », leur maison. La ville est charmante avec son ancien quartier colonial, sa grande mosquée en banco, ses vieux quartiers, ses grandes avenues rectilignes et perpendiculaires. Sa magnifique gare. Dans le hall d'entrée un panneau affiche : « Trains probables aujourd'hui : en provenance d'Abidjan, vers Kédougou... ». Le préposé n'a pas pu nous donner plus de précision que « Dans la journée, monsieur ! ». On aimerait presque nos trains qui arrivent et partent avec quelques minutes de retard !

 Quelques salmonelles passent par là. Joce n'a pas résisté. Elle en a avaler quelques unes. Résultat : 7 heures d'hosto -perf, antibio à haute dose, un accueil extra à la Clinique Roseta et un toubib au top- et du repos pour une petite semaine. Le moral est au beau fixe, malgré tout. Dans le campement rares sont les routards au long cours qui n'ont pas eu ce genre de problème.

2010-01-14-Bobo-Adama-Music---Maiga-Artist--14-.jpgAdama passe des heures assis près de Joce à chanter, accompagné de son Koni. C'est très doux, malgré des paroles de révolte dans ses textes. Maîga est aux petits soins pour nous. C'est un artiste, Un philosophe et éducateur d'orphelins. Mamtou, plus jeune, distrait « papa » et « maman », s'instruit sur internet. Aujourd'hui est un grand jour : il a sa boîte mail. Voici son premier envoi : « un grand bonjour du burkina  a papa Xavier et mama jocelyne en souhaitant un bon parcours dans leur voyage sous la surveillance  de Dieu. ».

 Merci, Mamtou, Maîga et tous les autres pour toute l'attention que vous nous portez, vous êtes riches !

Le Burkina continue encore quelques jours, mais ceci est une autre histoire....

 

Les PHOTOS Burkina sont ICI

 

 

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J
<br /> Bonjour Joce, Bon Xavier,<br /> Notre périple africain est maitnenant terminé et la vie occidentale est en train de reprendre le dessus.<br /> Nous gardons un bon souvenir de votre rencontre et suivrons votre périple au gré de votre blog.<br /> Au plaisir de vous retrouver.<br /> Amitiés<br /> JPhilippe & Eliane<br /> <br /> <br />
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