De Tanzanie, le 18.10.2010

Nous arrivons sur les rives du lac Malawi, troisième plus grand lac d'Afrique, au Malawi. En fait, nous contemplons la Rift Valley, longue suite de dépressions s'étendant sur plus de 4 800 km de la Syrie, au Proche-Orient, au Mozambique qui est juste à côté, dans le sud-est de l'Afrique. La Rift Valley est constituée de fossés d'effondrement résultant des mouvements de distension de l'écorce terrestre qui ont débuté il y a 50 millions d'années et se poursuivent encore activement Un peu plus au Nord, mais toujours dans la Rift Valley, Yves Coppens et ses semblables y découvrirent les fossiles de nos plus vieux ancêtres, datant de 7 millions d'années : l'Homo Habilis.

Après avoir laissé le Kruger Park et ses lions, nous quittons l'Afrique du Sud par un joli hall, de part et d'autre du tropique du Capricorne. Les oranges, pamplemousses, citrons abondent. Puis les agrumes laissent la place au bois de chauffe ou de construction : l'eucalyptus. La chaleur est de nouveau très présente. Les doudounes peuvent rejoindre leur malle... Arrive la frontière du Zimbabwe. Les formalités de sortie de R.S.A. sont plus longues qu'à l'entrée. Surtout pour le cam' comme si nous eussions eu l'idée de changer le moteur ou je ne sais quoi... Pour entrer au Zimbabwe, beaucoup de paperasses. C'est long, mais dans la bonne humeur ! Le visa est à 30$us, la taxe carbone (eh oui !) à 50$.

Comme nous sommes entrés dans l'après-midi nous nous arrêtons peu après la frontière à Bubi, sur le parking d'une station-service. Les gens sont très sympas et n'hésitent pas à venir voir qui nous sommes. Curiosité bien saine et pleine de sourires. Welcome ! Nous nous poserons deux jours à Harare, la capitale, plus exactement à quelques kilomètres du centre-ville au « camping » Claverland, East-Road, plus que sommaire en aménagement mais le seul de la capitale à priori. Les singes Vervet abondent.

Nous continuons notre traversée de ce pays, bien pauvre, sans structure touristique et sans panneau indicateur... Paysage par monts et par vaux, le goudron défile sous nos roues sans contrainte. Peu de circulation, si ce n'est d'énormes trucks. Les gens vont et viennent à pied, au mieux en vélo. La population est très accueillante, discrète et souriante à souhait. Je suis un peu frustré de ne pas y resté davantage, la barrière linguistique se fait désagréablement sentir. Nous poursuivons en Zambie. Copie conforme du Zimbabwe. Du temps de la colonisation anglaise ces deux pays formaient la Rhodésie.

Le passage des frontières se passe dans d'excellentes conditions. Visa Zambie à 30$ us et c'est tout. Le carnet A.T.A. leur plaît et rien à payer pour circuler. Le pays recouvert de forêt « sèche » se traverse dans la monotonie... Rien à voir de particulier. Une suite de cases sans interruption, et sans village bien délimité. Chacun survit sur son petit bout de terre. Tout le monde fabrique du charbon de bois, qui doit être expédier à Lusaka. Nous y stationnons, au « Pioner Camp », environ 15 km sur la route du Malawi. Très bien aménagé et wi-fi... Le deuxième jour une catastrophe. Notre petite Chipie se fait attaquer par une énorme dogue allemand ! Sa tête disparaît totalement dans la gueule de ce molosse qui la secoue comme un vulgaire bâton... Heureusement, pour la troisième fois de ce voyage son petit ange gardien était là. Elle s'en tire avec un énorme hématome sur la joue et un traumatisme psychologique. Pendant plusieurs heures nous ne pouvions pas l'approcher. Elle nous montrait les dents ! Beaucoup de caresses et le temps ont tout effacer, aujourd'hui mam'zelle court les babouins et les corbeaux qui s'approchent un peu trop près. Autre rencontre, très agréable celle-ci, Nele et Bjorn un couple de jeunes flamands qui descendent au Cap depuis la côte est de l'Afrique. Échange de bonnes adresses, et blabla bla en français, que du bon temps!

Sur la route du Malawi nous passerons une nuit sur la place du village de Kachalola. Un accueil chaleureux, nous y achetons une douzaine de bananes pour 30 centimes d'euro, quelques échanges linguistiques avec de jeunes collégiens... et une nuit bien tranquille. Puis un dernier arrêt à Chipata chez « Mama Lusars », un camping bien moyen, mais suffisant. Il fait de plus en plus chaud. Très chaud !

Puis nous entrons au Malawi. Pas de visa, juste deux coups de tampons sur nos passeports et le carnet A.T.A. Trois minutes plus tard -c'est un record- nous reprenons notre route jusqu'à Lilongwe, la capitale. Petite capitale de 300 000 habitants, environ, mais très étendue, sans un centre particulier et surtout sans panneau directionnel... La galère pour s'y repérer. Il nous faut 2 ou 3 heures pour trouver notre point de chute : le camping Mabuya. Il nous faut autant d'heures pour trouver la route qui nous mène ici, au lac Malawi.

Nous commençons notre remontée du lac Malawi -50 fois le lac Léman- au Cap Senga. Le « Steps camp » est au bout de la route à côté du Sunbird Hôtel. Un petit coin de paradis ! Un lac de rêve, bleu comme un lagon, les brochets sont de belle taille et fameux, la plage de sable blond et nous, juste là dans l'herbe, à l'ombre d'arbres bien feuillus. Le rêve, vous dis-je ! Quelques jours de farniente, à ne rien faire, aller de la chaise longue à l'eau, puis revenir. Écrire, un peu, sur ce blog et rêvasser. Voilà quelques journées bien remplies. Sans oublier la chasse aux babouins dès le lever du soleil, c'est-à-dire 5h10, des familles entières sont là à tourner autour du cam', à nous emm...... pendant notre petit-dèj. Nous préférons les Vervets, beaucoup plus petits, et moins audacieux ! On va pas râler, non plus, c'est l'Afrique. ! Différents petits handicaps physiques ne me permettent plus de faire de la plongée, c'est bien dommage ! Dans ces eaux chaudes et claires abondent les poissons : brochets, tanches et autres, qui font le régal de nos papilles et de l'économie locale, mais aussi une foule de poissons d'eau douce tropicaux multicolores et qui remplissent nos aquariums en occident. Nous les apercevons en stationnant sur les rochers à fleur d'eau.

Dommage aussi, pour le Malawi, que le réseau routier ne nous permettent pas de nous égarer au gré de notre humeur. Impossible de s'arrêter en bordure de route ou dans un chemin de traverse, soit il n'y en a pas, soit c'est un sentier pédestre menant directement à quelques cases. Nous allons donc de camping en camping qui ne manquent pas tout au long de ce lac. Sauf que...

Il est treize heures et notre estomac crie ! Aucune possibilité de s'arrêter depuis une heure que nous guettons le moindre recoin, du côté de Livingstonia. A gauche un chemin semble carrossable. Effectivement il nous conduit cent mètres plus loin à l'ombre de hautes frondaisons. Avec la grosse chaleur d'aujourd'hui nous allons apprécier. Ouf !

Un jeune homme, Leonitva, accompagné de son jeune frère et de la petite soeur Ilena viennent nous saluer gentiment. Il s'enquiert de savoir si tout va bien, si nous avons besoin de quelque chose. Et au fil de notre petite conversation il nous apprend qu'il étudie le français au collège. Ils nous laissent déjeuner tranquillement. Une demie-heure plus tard, retour et re-bribes de conversations. Nous lui offrons un petit manuel de voyage anglais-français. Devant sa joie et celle de « mummy » qui nous remercie toutes les trente secondes, nous lui demandons s'ils veulent nous accepter pour l'après-midi et la nuit vers leur maison. Quelle belle journée ! Un peu mal à la tête le soir, mais que du bonheur pour nous et pour eux. Je vous fait grâce des adieux le lendemain matin, et de tous les gentils mots que nous avons entendus.

C'est donc sur cette note enjouée que nous quittons le Malawi, et continuons notre remontée vers le nord-est de l'Afrique en quête d'un hypothétique embarquement, au Kenya, pour l'Europe. Mais auparavant la Tanzanie ! Un grand pays, de très belles plages coralliennes du côté de Zanzibar et surtout là-haut, tout là-haut les neiges du... Kilimandjaro !

Mais ceci est une autre histoire...

Toutes les photos Zimbabwe, Zambie et Malawi : ICI

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